vendredi 5 août 2016

Marie, Louis, François, Anthoine, Aurélie et les autres…

Dans la salle à manger dont les fenêtres donnent  sur la place, sur le flanc intérieur de l'une d'elles, l’habitude a été prise de mesurer les  enfants  de la famille...

Sur la joue intérieure de cette fenêtre  figurent le prénom d'enfants


Ce ne sont pas moins de 100 mesures qui ont été faites.
La plus ancienne est celle d’Henriette en 1880, née à l’abbaye en 1870 : 10 ans 1 m 56 ( elle sera plus tard la maraine de l'une des cloches de l'église de Lavaudieu )
La plus jeune  et la plus petite (en taille) est  Béatrice en 1949, née en 1948 ,1 an 58 cm

En cherchant bien,vous touverez Henriette en 1880


la mesure de Béatrice est la plus petite

Voici Clément, dont le prénom figure bien évidemment sur la joue de la fenêtre  : il aime rendre service en rangeant la vaisselle dans ce grand placard.




Si Clément semble défier le temps et l'espace,  c'est parce que ,au fond de lui, il sait que d'autres enfants viendront ajouter leur prénom : l'avenir est toujours devant soi... 

Depuis la publication de cet article,  le 17 juillet 2018 a été ajoutée la mesure de Gaston, il avait 10 mois 10 jours...
C'est bien ce que je disais...
Gaston à 10 mois 10 jours, pas loin de sa grand mère Béatrice, de son grand oncle Emmanuel ,et d'une petite cousine Annette mesurée en 1940...



Photos et texte Joël Lahaye
Ces photos sont zoomables

dimanche 12 juin 2016

TRAVAUX

Petits et grands travaux ont été de tous temps nécessaires pour entretenir le logis abbatial et la partie du cloître qui appartient à la famille.

Voici quelques travaux récents :

La façade du logis abbatial comporte un nombre impressionnant de fenêtres et pratiquement deux fois plus de volets. Ceux-ci ont été repeints  tout récemment par une entreprise : leur aspect contribue  à l'agrément visuel pour la satisfaction  des habitants et des visiteurs du village.



Quelque unes des 13 fenêtres dont les volets ont été repeints
Moins spectaculaire la peinture des fenêtres du balcon a nécessité - entre autres produits - une  ample utilisation de GIGOLIN, produit de notre fabrication à la portée universelle. Il est même présent dans l'huile de coude des officiants...





Un des coudes en action



Le taillage des arbres du Valadet réalisé cette année par la Municipalité permet de se rendre compte de l'effet rendu depuis la rive de la Senouire.

Le taillage des arbres du Valadet permet
de voir les fenêtres et les volets repeints par nos soins depuis la rive opposée de la Senouire.

Dans le jardin, le linteau de la porte menant dans la cage de l'escalier a été changé.



Le linteau était fracturé en plusieurs endroits.
Vous remarquerez également les briquettes rouges qui permettent une répartition des masses de la voute.


Au deuxième étage du logis abbatial, la baie donnant sur le cloître a été reprise : linteau, traverse, et maçonnerie...

La traverse fracturée: photo de la fenêtre donnant sur le cloître

La baie vue du cloître avant travaux :

Sur cette photo zoomable, vous remarquerez les fractures présentent sur le linteau, la traverse et les montants

Voici après travaux :






Ces reprises concernent des pièces en pierre de lave - type pierre de Beyssac- présente dans le cloître, le logis abbatial et l'église. C'est une pierre d'origine volcanique plutôt fragile qui se fracture facilement suite aux déformations architecturales des bâtiments liées au temps.


Ces travaux ont été réalisés par une entreprise spécialisée dans la restauration des monuments historiques.
L'ensemble, y compris les travaux de peinture des volets ont fait l'objet de déclarations préalables auprès des services du patrimoine et cette demande était d'usage jusqu'à présent car ils concernent des bâtiments conventuels classés monuments historiques. Pour la baie donnant sur le cloître, trois dossiers successifs ont même été présentés à la demande de l'administration. Mais bonne nouvelle, qui nous a été finalement notifiée par courrier recommandé du Directeur des affaires culturelles d'Auvergne- Rhône-Alpes, "ces travaux qui ne sont pas de nature à affecter la consistance ou l'aspect de l'immeuble classé, ni à en compromettre sa conservation... sont dispensés de l'autorisation mentionnée aux articles L 621-9 et R 621-11 du code du patrimoine"
Ces travaux sont considérés comme de simple travaux d'entretien et l'architecte des monuments historiques peut être amené à s'assurer de leur bonne exécution.

Photographies Joël Lahaye
Ces photos sont zoomables





dimanche 10 avril 2016

Le Christ de Lavaudieu : une œuvre majeure de l'art roman

Voici contée une histoire étonnante qui n'a peut être pas encore connu sa fin ...


L'église de Lavaudieu vue du deuxième étage du logis abbatial
Dans l'église de Lavaudieu se trouve fixée à un pilier dans une curieuse et plutôt laide cage en verre avec armature de laiton une sculpture de tête de Christ réalisée par Simone Bouchet, artiste locale .



L'œuvre originale  haute de 34 cm  se trouve exposée au  musée du Louvre qui l'a acquise en 1918.


Photos Musée du Louvre, vues de face et de trois quart



" The Cloisters ", annexe du Metropolitan Museum de New York possède quant à lui depuis 1925 un corps de Christ acéphale. Ce torse est haut de 109,2 cm.

Photo du torse exposé au Musée des Cloîtres de New York



Cette tête et ce torse du Christ  comme provenant de Lavaudieu et de la  même œuvre de l'art roman auvergnat a été longtemps discutée.
Pourtant, déjà pour  Georges Paul en 1965 dans son ouvrage" La Vaudieu " ( cet ouvrage se trouve d'occasion sur certains sites internet ), et s'appuyant sur un article d'Ulysse Rouchon  (Journal des débats, 9 novembre 1927 ) il n'existait aucun doute : cette tête et ce corps du Christ sont bien deux parties d'un même ensemble. D'autres articles nombreux et souvent journalistiques sont également parus comme celui d'Olivier Cena dans le Télérama du 19 avril 2012 . Il nous offre un gentil récit imaginatif, bucolique, mais erroné. Vous en jugerez par vous même en confrontant l'article de ce journal à ce qui suit. La tradition orale locale fait état également de récits souvent fantaisistes.
Une publication toute récente, étude  conjointe au Metropolitan Museum, au musée du Louvre, aux services du patrimoine, et au Centre de Recherche et de Restauration des Musées de France -  le C2MRF - parue dans   "TECHNE, N° 39, 2014" -  intitulée :  " Un christ roman auvergnat retrouve son unité grâce à l'étude de la polychromie" ne laisse pratiquement aucun doute : tête du Louvre et torse du musée de New York sont deux pièces d'un même crucifix représentant un Christ encore vivant. Elle nous dit :  " L'étude approfondie de la structure et surtout de la polychromie des deux éléments semble lever définitivement le doute en faveur de l'homogénéité de l'ensemble ".

En nous appuyant sur ces diverses sources voici l'histoire reconstituée du Christ de Lavaudieu.

L'ensemble  à l'origine imposant, d'une hauteur d' environ 2,20 m, sculpté dans du bois de peuplier, date du milieu du XIIe siècle.
Le corps incurvé vers la gauche laisse penser à une déposition du christ en croix - donc mort-, alors que la tête représente  un personnage encore vivant aux yeux ouverts  et aux lèvres entrouvertes : c'est une des raisons qui ont fait penser que tête et corps n'appartenaient pas à la même œuvre, mais l'étude du TECHNE démontre que cet argument n'est peut être pas suffisant , car d'autres Christs en croix d'Auvergne présentent une inclination de la taille vers la gauche comme celui de Lavaudieu. Par contre l'étude de la polychromie et le dispositif d'assemblage de la tête au corps par tenon et chevilles dont les emplacements sont présents, confirment sans contestation l'hypothèse de deux éléments d'un même ensemble.
Ce grand Christ en peuplier polychrome fut vénéré par les religieuses. Il est dit qu'au XVIe siècle les protestants le décapitèrent, qu'il fut abandonné dans un coin puis retrouvé et à nouveau adoré. Il lui est prêté de tous temps des pouvoirs magiques ,des possibilités d'envoûtements, la réalisation des vœux et des prières, des miracles... Autant de signes excessifs et caractéristiques liés à  une adoration d'une représentation divine. Mais de tout cela, il n'existe d'ailleurs aucun témoignage écrit...
Rien n'indique l'endroit ou était exposé ce Christ dans l'abbaye mais à la révolution, les biens des religieuses ont été dispersés et vendus et le Christ était dans le lot. Nul ne sait où s'est retrouvé ce Christ en croix, jusqu'au jour où, vers 1905, un antiquaire du Puy en Velay   nommé Auguste Sahy le découvrit tête et torse ensemble si l'on suit l'avis d' Ulysse Rouchon contrairement à ce qui est parfois écrit et dit,  perché dans un cerisier faisant office d'épouvantail. Il l'acheta aux trois propriétaires déclarés mais vendit séparément la tête et le torse : la tête au couturier et collectionneur Jacques Doucet, qui en fit don au Louvre en 1918. Le torse quant à lui arriva en 1925, après d'autres péripéties et  antiquaires finalement à New York par l'intermédiaire du collectionneur et sculpteur George Grey Barnard .

 La prosaïque utilité, l'utilisation sacrilège de l'œuvre, la cupidité des propriétaires et des antiquaires successifs ont  donc permis sa conservation !
Nous ferons quand même une  plaisanterie : pour se faire deux sous,  il a existé des "tontons flingueurs" qui ont dispersé les œuvres d'art locales "façon puzzle". Victimes de cette pratique  d'autres éléments architecturaux à Lavaudieu ont subi le même sort, et cela a failli pour d'autres encore, nous y reviendrons dans une  publication à venir.
Ce Christ est éloigné des stéréotypes habituels  : il faut penser à l'artiste, à son modèle et au choix de la représentation d'un Christ vivant et expressif  qui élèvent cette sculpture, au delà du religieux, au niveau d'une œuvre d'art à la portée universelle.
Mais de nos jours  le visiteur désireux de contempler cette œuvre  doit faire don d'ubiquité. Peut-on espérer que tête et tronc soient de nouveau réunis ?
A Lavaudieu cela va de soi !


Joël Lahaye


Tête et torse réunis dans ce photomontage







lundi 11 janvier 2016

Dom Jacques Boyer

J'ai lu pour vous le Journal de voyage de Dom Jacques Boyer  que vous pouvez consulter dans son entier sur le site Gallica de la Bibliothèque Nationale de France, et vers lequel je vous inviterai à de nombreuses lectures ciblées.






Pourquoi : parce qu'il s'agit d'un journal d'un moine bénédictin de la congrégation de St Maur qui est passé par Lavaudieu et ses environs et qui a logé à l'abbaye.
Ces moines mauristes étaient chargés  d'étudier  l'histoire ecclésiastique  et Dom Jacques Boyer a contribué en ce qui le concerne  à l'ouvrage Gallia Christiana, histoire des "Pères de l'Eglise ".


Dom Jacques Boyer est né au Puy le 7 mars 1672 (il est décédé le 9 septembre 1738 à l'âge de 66 ans). Lorsqu'il fit ces voyages en Auvergne il était dans la force de l'âge - il avait entre 38 à 40 ans - , ce qui était bien nécessaire car pour remplir sa mission, Dom Jacques Boyer se déplace à cheval et il est même amené à acheter  sa monture par exemple une  jument en mai 1712. Ses déplacements sont le plus souvent quotidiens et courts  de 10 à 20 kilomètres ou plus longs comme par exemple le jour où  il déplace de la Chaise Dieu au Puy pour une bien cruelle journée, car il neigeait. Le plus souvent  il est accompagné d'un valet, ou seul, ou parfois guidé par des ecclésiastiques locaux. Ses conditions de voyage sont parfois difficiles à cause  de la neige, nous l'avons vu, mais aussi de la pluie et des inondations. C'est ainsi que le 8 novembre 1710 il décrit dans le détail son itinéraire pour éviter les débordements de l'Allier  et  de la Senouire,  en passant par les hauteurs : Orsonettes, Auzat, La Mothe-Canillac, Fontannes, La Bajasse, Vieille Brioude. Il lui arrive de faire des chutes comme celle du 16 novembre 1710  où son cheval s'abattit au milieu d'une petite rivière, et de faire des rencontres peu amènes comme celles du 1er avril 1711 où il croise deux hommes roués et un pendu.


En ce qui concerne ses déplacements en Auvergne Dom Jacques Boyer se déplace dans une région qui lui est familière, rencontre des personnes connues, et de sa propre famille.



Dom Jacques Boyer dont c'est la mission  consulte les archives  ecclésiastiques, les vérifie et les range, recense les anciens religieux et religieuses, - c'est ainsi qu'il  établit à la Chaise Dieu la liste des abbés  depuis St Robert - ,donne des conseils sur la tenue des registres, prend des notes, copie les titres de fondation des monastères les citations et inscriptions, fait l'inventaire des biens, repère et dessine reliques et tombeaux remarquables. Cela l'occupe certains jours pour un temps variable, parfois quelques heures l'après midi, parfois depuis le matin très tôt jusqu'à midi, entrecoupé de services religieux et de repas et de collations.


Sa pratique religieuse est bien sûr présente chaque jour. Il dit la messe, grand-messe, messe votive, mâtines, messe des ténèbres, ou la sert, comme diacre, sous-diacre, assiste au vêpres, laudes, nones, primes, méditations, prêches, salut, fait procession...


C'est l'occasion pour lui de citer le nombreux et hiérarchisé personnel ecclésiastique : évêque, vicaire, grand vicaire, vicaire général, diacre, sous-diacre, archidiacre, chanoine, aumônier, abbé, curé, chantre, sous chantre, prieur, prieur claustral, sous prieur, prêtre, archiprêtre, abbé, abbesse, novice, postulant, pensionnaire... et j'en oublie. Je vous invite sur le site Gallica  à faire vous même la recherche par mots clés des occurrences qui vous intéressent. 

Il décrit également l'habillement des ecclésiastiques : aubes, soutanes , étoles - simples, pendantes ou croisées -, manipules, chasubles, chapes ... 

Dom Jacques Boyer donne également des conseils sur la bonne pratique religieuse, comme par exemple à une Abbesse dans les difficultés qu'elle rencontre pour bien respecter le vœu de pauvreté (il est vrai que lorsque l'on est logé, nourri,chauffé, blanchi et servi cela devient difficile et l'on peut considérer que nos SDF sont des saints !). Il cite des signes de piété  et les impératifs pour être excellent religieux: être assidu à la pratique religieuse , ne pas manger de poisson et boire trop de vin pendant le carême.


Dom Jacques Boyer est un bon vivant et les repas tiennent une place centrale. Ils se prennent souvent en bonne compagnie et sont variés. Collation du matin ou du soir, dîner qui correspond au repas du midi, souper le soir, café souvent accompagné de liqueurs, rythment l'activité de notre bénédictin. Le moine est l'invité d'honneur : il est reçu magnifiquementroyalement, on lui fait mille honnêtetés et bonne chère, les mets sont nombreux de même que les invités, le vin est excellent ...Il est souvent incommodé, apparemment suite à des repas trop copieux , et souffre de la goutte.


Voilà le contexte de la vie  quotidienne du moine, mais voyons comment elle s'est passée à Lavaudieu (ou tout à côté) puisque c'est l'objet principal de ce blog.



L'abbaye vue de la Senouire


Le 29 et 30 septembre 1710  il est à Lavaudieu où il rencontre des religieuses dont Eléonore d'Angennes, Prieure. Le 3 octobre , c'est  M. du Crozet, seigneur de Cumignac près de Javaugues, qui a quatre de ses filles sur ses treize enfants religieuses à Lavaudieu, ce qui montre le déterminisme social et religieux de ce que l'on appelle les vocations. (Je vous mets également le lien vers ce passage . Vous lirez aussi que sept autres religieuses de Lavaudieu sont de la même famille : soeurs, tantes , nièces...) . Le 4 octobre il compose à la demande de la prieure de Lavaudieu et des religieuses des vers  pour être dits devant une assemblée à Brioude. Ce sont des compliments en  alexandrins qui vantent "la pureté du sang" d'une religieuse : 


Issue comme lui du pur sang d'Estaing
De cet illustre sang dont on forme les saints

vers qu'il juge lui-même pas excellents, mais charmants par une assemblée qui tient salon : tout passe quand cela est dit par une jeune personne ! (Dom Jacques Boyer était coutumier de ce genre de vers comme ceux de cette ode qui étaient  autant d’interminables flatteries)

Évoquons le deuxième voyage : le 31 décembre 1711, il couche à Brioude et du 1er au 3 janvier 1712 il est à Lavaudieu, à Vieille-Brioude et à Brioude: il assiste à un sermon qui est applaudi  (c'est chose courante et les sermons font le plus souvent l'éloge de la société, de l'église et du pouvoir royal). Puis ce sont des repas : une collation splendide, un souper avec un ancêtre Lazinier qui était juge à Lavaudieu. Le 2 il est régalé splendidement, puis fait collation chez notre ancêtre, et couche à l'Abbaye. Le 4 il est incommodé, et l'on peut penser que c'est suite à tous ces repas copieux, puisqu’on lui cite un poème pompeux en latin mais dont il n'est pas nécessaire de connaître la langue pour en comprendre le sens et qui évoque diverses manifestations intestinales :

Stabat odoriferi merdoso in limine culi
Vessa furens, putidae certissima nuntis merdae

De même, par association d'idée, il pense à une inscription apposée facétieusement aux portes de Montferrand :

Rustica sum, porcis florens et florida merdis 

Dom Jacques Boyer était un bon moine scatologue !

Dom Jacques Boyer se montre peu impliqué et indifférent à  son environnement hors sa sphère d'intérêt : s'il parle des pauvres, c'est pour souligner que les gens d'église leur font la charité, des domestiques c'est pour les désagréments qu'apportent le personnel au service des religieux. Ainsi il cite un incendie dans les appartements des valets d'une abbaye dû à une imprudence d'un marmiton, ou le fait d'avoir échappé à un éboulement dans une cuisine  pendant le travail de maçons, mais le brave moine mentionne qu'heureusement il avait mangé avant.

On constate l'extrême maillage des lieux religieux, ainsi Dom Jacques Boyer se déplace de place en place dans une paroisse, un monastère ou un couvent ou il est reçu. Le nombre de religieux est pléthorique, sa structure très hiérarchisée. On constate combien la religion est partie intégrante  du pouvoir royal et de son système: il s'agit bien d'une religion d'état .


Tout cela m'amène à quelques réflexions. La première immédiate est celle des paroles de la chanson populaire, même s'il n'est pas question ici de Jeanneton : " si c'est cela la vie que tous les moines font " ...

Mais plus sérieusement, quelle routine quotidienne, quelle manque d'imagination et de créativité dans cette société privilégiée, centrée sur elle-même, narcissique, bien nourrie, logée et servie. Elle est reproductrice de ses règles et de son mode de vie, sans pratiquement aucun regard et isolée de l'activité économique et laborieuse qui l'entoure. Et pourtant, les conditions étaient âpres, difficiles et dangereuses pour une espérance de vie en moyenne inférieure à trente ans à cette époque.

Je pense également à Molière qui effectivement, à ce compte là, ne devait pas avoir grand mal à trouver ses thèmes de comédies. 

La dernière et pour clore, est que quelques décennies plus tard arrivait la Révolution française, et ce que l'on peut observer un temps avec humour pour certains, soumission et fatalité pour d'autres, devient source d'exaspération et de révolte.


Joël Lahaye